Spectacle pluridisciplinaire | Piano bar
Le bar a toujours servi de coin d’apaisement, de réconfort et de retrouvailles, mais est aussi ce lieu où naît des blessures puisque souvent s’y déroule une course aveugle vers la chair. Alors pour se retrouver et dire ces mondes entremêlés, on propose des textes et des chorégraphies qui déshabillent l’être face à la bouteille. Piano Bar, spectacle de slap, veut ainsi définir les autres au singulier, raconter les corps dans la nuit, à travers divers styles musicaux qui habitent le bar, restituer cet espace universel, l’amener enfin dans le centre culturel. Il s’agit, autour de quelques ver(re)s, de lancer bouteille à la mer de tous ces visages en quête de lumière, dresser le miroir de ces âmes tourmentées qui viennent s’affaler contre les comptoirs.
le sol majeur du béton résonne ce soir
mélodie de l’ivresse
portée par des mégots
de la bouteille
Beaucoup de questions se posent sur la différence entre le slam et le rap ; nous croyons qu’ils forment un seul fil où se tisse un corps à corps sincère entre musique et poésie. Nos expériences nous portent à accoucher en ce sens le « slap », une démarche qui revendique la confusion de ces deux styles.
Des voix, des corps, un piano, et le bar est ouvert…
Textes et interprétation : léO, Jean D’Amérique
Mise en scène : Eliézer Guerismé
Musique : Josué Alexis
Lumières : Ronald Jean Pierre
Danse : Ericka Julie Jean Louis
> Spectacle créé avec le soutien de la FOKAL
Salle FOKAL – Unesco | 14 et 15 juin 2018
Le spectacle en images. © Yves Osner Dorvil
Lecture-spectacle | Nul chemin dans la peau que saignante étreinte
Jean D’Amérique, Jimmy Kerby Toussaint
Nul chemin dans la peau que saignante étreinte naît parce que saturation de fêlures. Parce que plaies et déchirements. Parce qu’aussi sous la peau tous les cris, tous les feux, des voix vagabondes, et la sève brûlante des voyages. J’ai voulu allumer le verbe pour arpenter ces lieux, fouler tant l’écorce que les abysses de ces villes-ruines, conter mes errances, sonder les maux de ma terre intérieure, ramener au soleil un vœu humain longtemps bafoué.
Ce texte peut s’entendre comme une marche, une marche pour compter les pas fauchés de l’être, plonger dans les cahots du corps et recenser l’infernale odyssée de ces peaux condamnées au chant du barbelé. Mais aussi pour restituer des moments qui rayonnent d’humanité, d’amour et d’espérance. Poème à fleur de mot qui ne baisse pas la langue devant l’étreinte, il ne s’agit pas d’une plainte mais d’un chant de lumière porté par un oiseau blues.
Portée par une musique aux couleurs blues, jazz et rock, une voix scande ce chant poétique, frénétique.
Cette lecture-spectacle a reçu le label Sélection Printemps des Poètes
Institut Français en Haïti | 13 septembre 2018
Alliance Française de Jacmel | 12 octobre 2018